Page:Courteline - La philosophie, 1922.djvu/43

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ensuit pas logiquement qu’on doive le laisser crever de faim toute sa vie.

C’est à l’homme à réparer, lorsque ses moyens le lui permettent, les petites injustices du bon Dieu. Si la pitié le lui conseille, son intérêt le lui commande, car plus un être est près de la bête, plus ses représailles sont à redouter, le jour — fatal — où lui parvient enfin la notion de l’iniquité dont il est l’innocente victime et où ses yeux viennent à s’ouvrir sur la disproportion des parts.

Payer ce qu’on doit est le meilleur moyen de ne pas s’exposer à payer un jour plus que son dû.

On change plus facilement de religion que de café. Le monde, d’ailleurs, se divise en deux classes : ceux qui vont au café et ceux qui n’y vont pas. De là, deux mentalités, parfaitement tranchées et distinctes, dont l’une — celle de ceux qui y vont — semble assez supérieure à l’autre.