Page:Courteline - Le Train de 8 h 47, 1890.djvu/81

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— Eh bien, quoi ? demanda Hurluret agacé, quand tu auras fini de me dévisager comme un canard qui a trouvé un hautbois ?

Le brigadier, décontenancé, se hasarda :

— Vous savez, mon capitaine,… je vous remercie beaucoup… merci bien… Vous êtes bien bon, mon capitaine !…

Mais ce genre de démonstration était naturellement fait pour horripiler l’officier.

Sans se bouger, il lança à La Guillaumette un regard de travers, féroce :

— Ah ! je suis bon ? Ah ! je suis bon ? Tu es sûr que je suis si bon que ça ? Eh bien, tâche-moi voir un peu de rentrer saoul après-demain ou de ne pas être là pour l’appel ; si je ne te fais pas flanquer tes trente jours par le colonel, casser de ton grade et remettre dans le rang, je veux être changé en moulin à poivre ! Tu verras ça, si je suis bon. Ah ! et puis là-dessus en voilà assez, allez, rompez ! tu peux défiler la parade.