Page:Courteline - Les Linottes, 1899.djvu/79

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Là, une surprise l’attendait.

Contrairement à l’habitude, la clé n’était pas à la porte.

— Tiens ! pensa-t-il.

Il toqua :

Rien.

— Eh ! Hour !

Pas de réponse. De la main il écarta le rideau de verdure masquant la fenêtre du pavillon. Il regarda. Son front se glaçait à la fraîcheur sèche de la vitre.

— Hour !… Eh ! Hour ! Eh ! ouvrez donc, c’est moi !… J’ai quelque chose à vous faire voir.

Il dit, et tel fut son émoi, qu’il pensa choir sur son derrière. Chassée d’un coup de bélier, la porte du sanctuaire venait de jaillir hors de son cadre, et Stéphen Hour était apparu sur le seuil, formidable, nu ou à peu près, habillé de sa seule culotte d’où s’échappaient en multiples sillons les graisses ballonnées de son ventre.

— Je travaille ! hurla l’auteur de la Main chaude, de la même voix dont il eût proclamé : « Je remanie la face du globe. »

— Eh bien ! fit Cozal effaré. Qui est-ce qui vous dit le contraire ?

— Je vous dis que je travaille ! reprit Hour. Et, nom de Dieu, quand je travaille, j’entends qu’on me foute la paix !

Ainsi s’exprima le dieu, qui ramena la porte sur lui.

— Quel charmant être ! se dit le jeune homme resté seul ! Quelle exquise et souple nature !

Tout de même, il avait remporté une veste, en sa soif de gloire immédiate. Nous ajouterons qu’il aurait bu jusqu’à la