Page:Courteline - Un client sérieux, 1912.djvu/105

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vers le lit. — Ah ! Je t’y pince ! (Stupéfaction de Madame.) Tu voudrais détourner la question, fine mouche.

Elle. — Moi ?

Lui. — Je te prends la main dans le sac, flagrant délit d’impertinence ; alors toi, tout de suite : "Ce monsieur". Tu es rouée comme une potence ; seulement voilà, ça ne prend pas avec moi, ces malices cousues de corde à puits.

Elle, au comble de l’énervement. — Oh ! Oh ! Oh !

Lui. — Pas une minute ! Fais-toi bien à cette idée-là. D’ailleurs, tout ça, je sais de qui ça vient.

Elle. — Ça vient de quelqu’un ?

Lui. — Ça vient de ta mère.

Elle, abasourdie. — Ça c’est un comble, par exemple !… Qu’est-ce que maman a à voir là-dedans ?

Lui. — Elle a à voir que si jamais elle remet les pieds ici, je la prends par le bras et je la flanque à la porte.

Elle, qui fond en larmes. — Hi ! hi ! hi !

Lui. — Absolument. Et quant à toi, je te défends de retourner chez elle, ou c’est à moi que tu auras affaire.

Crise de sanglots de Madame qui s’effondre dans son oreiller.

Lui, allant et venant par la chambre. — C’est comme la bonne. En voilà une qui ne moisira pas ici. Je vais lui octroyer ses huit jours, le temps de compter jusqu’à cinq. Ah ! et puis y a le chat que j’oubliais ! Une saloperie qui passe sa vie à