Page:Courteline - Un client sérieux, 1912.djvu/71

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s la même chose », -- ce qui n’ était que trop vrai.

……….1 fr. 45

Du 5 : Pour lui avoir dit : « Te rappelles-tu la fois où je t’ai pardonné d’être rentré à sept heures du matin ? ».

………. 71 francs.

VALENTINE, suffoquée.

Combien ?

TRIELLE

71 francs.

VALENTINE

C’est pour rien.

TRIELLE

Quand on a pardonné aux gens, on ne doit pas être tout le temps à le leur corner aux oreilles. Et, du reste, pardonné quoi ? Je t’ai expliqué cent fois que j’avais manqué le dernier train.

VALENTINE

Et mon œil ? Je ne te crois pas.

TRIELLE

Crois ce qu’il te plaira de croire ; mais si tu dois me poursuivre de ta miséricorde, me larder de ta grandeur d’âme et me persécuter, jusqu’à ce que mort s’en suive, du souvenir de tes bienfaits, tu peux les garder pour toi : je leur préfère tes rancunes. Tant qu’à faire que d’être ta victime, j’aime autant ne pas t’en avoir d’obligation. Toc ! (Clignement d’oeil.) Je continue : Du 6 : pour avoir été surprise en train de démantibuler la lanterne de l’antichambre, ceci dans le but de forcer le sieur Trielle à en acheter une autre, à verres de couleur, en imitation de fer forgé.

………. 4 fr. 90 ;

Du 7 : :…

VALENTINE

Ça va durer longtemps ?

TRIELLE

Quoi ? Le système des amendes ? Tant que tu ne seras pas revenue à un plus juste sentiment des égards auxquels j’ai droit et que j’exige désormais.

VALENTINE

Des égards !

TRIELLE

Oui.

VALENTINE

C’est à mourir de rire.

TRIELLE

Bien entendu. Voilà cinq ans que je m’ingénie à excuser ton injustice et que je me crée des devoirs tout exprès pour avoir le souci de les remplir. Aujourd’hui, je pousse la prétention jusqu’à supposer que, peut-être,