Page:Cousin d’Avallon - Diderotiana.djvu/136

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cette masse obscure vois ces rochers couverts de verdure, c’est ainsi que ta main puissante les a formés ; c’est ainsi que ta main bienfaisante les a tapissés. Vois cette terrasse inégale qui descend du pied des rochers vers la mer ; c’est l’image des dégradations que tu as permis au temps d’exercer sur les choses du monde les plus solides : ton soleil l’aurait-il autrement éclairée ? Dieu ! si tu anéantis cet ouvrage de l’art on dira que tu es un Dieu jaloux. Prends en pitié les malheureux épars sur cette rive ; ne te suffit-il pas de leur avoir montré le fond des abîmes ? Ne les as-tu sauvés que pour les perdre ? Écoute la prière de celui-ci qui te remercie ; aide les efforts de celui-là qui rassemble les tristes restes de sa fortune ; ferme l’oreille aux imprécations de ce furieux : hélas ! il se promettait des retours si avantageux ; il avait médité le repos et la retraite ; il en était