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en marchant, il évitait de mettre le pied sur le seuil. En passant auprès du siège du prince (entre la porte et la cloison intérieure, Confucius éprouvait un sentiment de respect si profond que) l’air de son visage paraissait changé et sa démarche embarrassée ; les paroles remblaient lui manquer. Il montait à la salle, tenant sa tunique relevée, ayant le corps incliné, et retenant son haleine comme s’il ne pouvait plus respirer. En sortant, dès qu’il avait descendu le premier degré, son visage reprenait son air accoutumé ; il paraissait affable et joyeux. Arrivé au bas des degrés, il hâtait le pas, (tenant les mains jointes, et les bras un peu soulevés) comme un oiseau qui étend les ailes. En retournant à sa place, il paraissait éprouver une crainte respectueuse. (D’après Tchou Hi, Confucius exposait ainsi les devoirs de celui qui recevait les hôtes ; peut-être n’a-t-il jamais rempli lui-même cet office).

5. (Lorsque Confucius se présentait comme envoyé dans une cour étrangère), il tenait la tablette de son prince (des deux mains), le corps incliné, comme s’il n’avait pas la force de la soutenir ; il la levait comme s’il avait salué, c’est à dire à la hauteur de la tête ; il l’abaissait comme s’il avait offert un objet, c’est-à dire à la hauteur de la poitrine. Il avait l’air d’un homme qui tremble de peur. Il levait à peine les pieds en marchant, comme s’il avait cherché à suivre les traces de quelqu’un. En