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et ils donnaient des grains à ceux qui n’en avaient pas assez. En automne, ils visitaient les moissonneurs, et distribuaient des vivres à ceux qui en manquaient. Sous les Hia, (dans le domaine particulier de l’empereur), on disait communément : « Si notre empereur ne voyage pas, comment pourrons-nous jouir du bien être ? Si notre empereur ne se donne le plaisir de visiter le pays, qui nous donnera des secours ? » Chaque année les princes faisaient un voyage et une promenade ; c’était leur règle.

« A présent, les usages ont changé. Une escorte nombreuse accompagne le prince, et les vivres sont fournis par le peuple. Les habitants mourant de faim, n’ont plus à manger ; accablés de travaux (pour le service du prince), ils n’ont pas de repos. Le regard tourné de côté, ils murmurent entre eux. Peu à peu le peuple déteste son prince (ou bien, se met à faire le mal). Les grands princes transgressent les ordres de l’empereur, oppriment le peuple, absorbent la boisson et la nourriture comme des gouffres, suivent le courant, vont sans cesse contre le courant, perdent le temps, négligent les affaires, et font le tourment des princes subalternes.