Page:Couvreur - Les quatre livres, 1895.pdf/355

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


« Descendre avec le courant et ne pas se mettre en peine de retourner en arrière, c’est-à-dire s’abandonner à ses mauvaises inclinations et ne jamais vouloir leur résister, cela s’appelle suivre le courant. Remonter le courant, et ne pas songer à revenir (poursuivre sans cesse l’accomplissement de ses désirs), cela s’appelle aller sans cesse contre le courant. Se livrer à la chasse sans avoir jamais assez de ce plaisir, c’est perdre le temps. S’abandonner à la passion du vin sans éprouver jamais de satiété, c’est ruiner l’administration. Les anciens empereurs ne prenaient pas plaisir à suivre le courant ni à marcher contre le courant ; ils ne se permettaient ni de perdre le temps ni de ruiner l’administration. Prince, c’est à vous de décider quelle conduite vous tiendrez. »

« Le prince King fut très content des avis de Ien tzeu. Il publia un édit dans toute la principauté, quitta la capitale, et fixa sa demeure à la campagne. Dès lors, il fit distribuer des grains à ceux qui n’en avaient pas assez. Il fit appeler le directeur en chef des musiciens, et lui dit : Composez pour moi des chants sur la joie commune du prince et des sujets. » Ces chants sont ceux qu’on appelle