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« Houei de Liou hia n’avait pas honte de servir un prince vicieux. Il ne dédaignait pas de remplir un petit emploi. Quand il était en charge, il ne cachait pas sa vertu ; sa sagesse (par complaisance pour un monde corrompu) ; il suivait toujours la voie droite. Destitué et laissé dans la vie privée, il ne s’indignait contre personne. Réduit à la plus extrême indigence, il n’éprouvait pas de tristesse. Il disait : « Vous et moi, nous sommes deux hommes distincts l’un de l’autre.. Fussiez-vous à mon côté les épaules nues ou même tout le corps nu, est ce que vous pourriez me souiller ? » Il demeurait ainsi joyeux et content dans la compagnie des hommes les plus grossiers ; mais lui-même ne se permettait rien de répréhensible. Si quelqu’un le retenait en le tirant avec la main, il ne s’en allait pas. Quand on le retenait, il restait ; parce qu’il croyait inconvenant de s’en aller. »

Meng tzeu dit : « Pe i avait des principes trop stricts ; Houei de Liou hia ne gardait pas assez sa dignité. Le sage ne prend pour modèle ni un homme trop strict ni un homme qui ne garde pas assez sa dignité. »