Page:Couvreur - Les quatre livres, 1895.pdf/569

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une condition humble, parler de choses élevées, c’est une faute. Rester à la cour d’un prince, si la voie de la vertu n’y est pas suivie, c’est une honte. »

6. Wan Tchang dit : « Pourquoi un lettré (qui est demeuré dans la vie privée) n’accepte-t-il pas d’un prince une subvention régulière ? » « Il n’oserait l’accepter, répondit Meng tzeu : Un prince, dépossédé de ses États, accepte d’un autre prince une subvention régulière ; cela convient. Un lettré sans charge ne l’accepte pas ; cela ne conviendrait pas. » « Si le prince lui envoie du grain, dit Wan Tchang, l’accepte-t-il ? » « Il l’accepte, répondit Meng tzeu. » « A quel titre l’accepte-t-il, continua Wan Tchang ? » « Un prince, répondit Meng tzeu, donne toujours des secours à ses sujets. »

Wan Tchang reprit : « Pourquoi un lettré accepte-t-il d’un prince un secours, et refuse-t-il une subvention régulière ? » « Il n’oserait accepter une subvention régulière, dit Meng tzeu. » Wan Tchang dit : « Permettez moi de vous demander pourquoi il ne l’ose pas. Les portiers des villes et les veilleurs de nuit, répondit Meng tzeu, remplissent