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de la même manière. I Ia a discerné avant moi ce qui est agréable à mon palais. Si le palais de I Ia n’avait pas eu naturellement les mêmes goûts que celui des autres hommes, ce qui a lieu pour les chiens et les chevaux, qui forment des espèces différentes de la nôtre ; comment tous les hommes s’accorderaient-ils avec I Ia au sujet des saveurs ? Tous les hommes jugent des saveurs comme I Ia, parce que le palais est semblable chez tous les hommes.

« Il en est de même pour l’oreille. Tous les hommes jugent des sons comme le musicien K’ouang ; c’est que l’oreille est semblable chez tous les hommes. Il en est aussi de même pour l’œil. Il n’y avait personne qui ne reconnût la beauté de Tzeu tou. Celui qui n’aurait pas reconnu que Tzeu tou était beau, n’aurait pas eu d’yeux.

« Pour cette raison, je dis que, chez tous les hommes, le palais apprécie de même les saveurs, l’oreille les sons, et l’œil les couleurs. L’esprit serait-il le