Page:Couvreur - Les quatre livres, 1895.pdf/607

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en lui parlant d’une manière douce et aimable, parce que nous sommes étrangers l’un à l’autre. Mais si mon frère aîné tirait à lui la corde de son arc pour frapper quelqu’un, je l’en détournerais en versant des larmes, parce que c’est mon frère. Si, dans l’ode Siao P’an, un fils se dit malheureux, c’est par affection pour son père. Cette affection prouve la bonté de son cœur. Que Kao comprend mal le Cheu King ! »

« Dans l’ode K’ai foung, dit Koung suenn Tch’eou, pourquoi les sept fils ne se plaignent-ils pas de leur sort ? » Dans l’ode K’ai foung, répondit Meng tzeu, les sept fils expriment leur douleur d’une faute qui n’a pas de graves conséquences (qui ne trouble qu’une famille). Dans l’ode Siao Pan, il s’agit d’une faute grave (qui trouble toute la principauté). Ne pas déplorer une faute grave de ses parents, c’est les traiter comme des étrangers. Exprimer son affliction d’une faute légère de ses parents, c’est ne pouvoir supporter la moindre contrariété. Traiter ses parents comme des étrangers, c’est manquer à la piété filiale ; ne pouvoir supporter la moindre contrariété, c’est aussi manquer à la piété filiale. Confucius disait : « Chouenn est parvenu au plus haut degré de la piété filiale ; à