Page:Crébillon - La Nuit et le Moment.djvu/141

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m’offensez mortellement ! Eh bien ! Monsieur, vous voilà !… voilà pourtant comme je puis compter sur vous.


Loin que de si violens reproches le contiennent, & que la résistance de Cidalise, qu’il doit croire très réelle, lui donne d’autres idées, il continue d’employer la violence. Elle lui réussit ; car que fera-t-elle, & quelles sont ses ressources ? Ce n’est pas qu’elle ne lui dise qu’il est un impertinent ; mais quand une fois on a pris sur soi d’en être un, il y auroit assez peu de mérite, & moins encore de sûreté peut-être à cesser d’offenser. Il continue donc d’abuser de la supériorité de ses forces, tout indigne que cela est. Ensuite il la regarde en souriant, & d’un air aussi content que s’il eût fait les plus belles choses du monde, & veut même lui baiser la main. On n’aura pas de peine à croire qu’après ce qu’on a à lui reprocher, cette marque de reconnoissance, toute respectueuse qu’elle est, est assez froidement reçue.