Page:Crébillon - La Nuit et le Moment.djvu/172

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CLITANDRE,
En la pressant dans ses bras.

Calmez-vous donc, je vous en conjure à mon tour ; songez que vos craintes me désesperent. Joüissons tranquillement du bonheur de nous aimer, & que ce soit la seule chose qui nous occupe ! Oui ! Vos sentimens seuls peuvent égaler les miens, s’il est vrai cependant que je puisse jamais vous inspirer autant d’amour que vous m’en faites sentir.

CIDALISE.

Ah ! ne doutez pas d’un cœur tout à vous, d’une femme qui se pardonne ses erreurs bien moins facilement que vous-même ne les lui pardonnez, & qui peut-être même n’est pas contente de vous voir si tranquille sur l’usage, qu’avant que d’être à vous, elle a fait de son cœur.