Page:Crébillon - La Nuit et le Moment.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du desir que vous me marquez d’entendre cette histoire, & que dans le fond cela n’est pas généreux ; mais je me suis arrangé. Vous ne l’aurez pas à moins que celle de Julie, & vous êtes bien heureuse que je ne puisse pas vous la mettre à plus haut prix.

CIDALISE.

Eh bien ! si demain vous voulez venir passer la nuit avec moi, nous verrons.

CLITANDRE.

Si je le voudrai ! quoi ! Vous en doutez ? Oui ! je coucherai sûrement demain avec vous, puisque vous voudrez bien me recevoir dans vos bras ; mais vous sçavez quelle gêne cruelle va succéder à mes transports ! Mes yeux même n’oseront vous rien dire de ce que je sens, ou du moins ils ne le devroient point. Puis-je vous répondre cependant que mes desirs, plus irrités que satisfaits, ne me trahiront pas ? Je me sens, & ne vous réponds pas de moi, si je vous quitte