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journal du siège de paris.

80,000 francs par an pour faire des entrechats et des pirouettes dans un costume tout à fait décolleté, contribuaient à rendre le peuple meilleur. Donc, un bon point au gouvernement de l’Hôtel de Ville. On achève le baraquement des mobiles sur les boulevards extérieurs. En ce moment, les mobiles, logés chez les habitants de tous les quartiers de Paris, ne peuvent être réunis rapidement en cas d’alerte. C’est pour remédier à cet inconvénient que l’on travaille, jour et nuit, à l’achèvement des baraques. Les Prussiens sont toujours les maîtres en fait d’espionnage. L’état-major de Guillaume reçoit à midi, à Versailles, les journaux parus le matin à Paris. La province, effrayée par la proclamation de la république, répond mollement à l’appel de la capitale. Avant Reichshoffen, les journaux républicains ne se gênaient pas pour dire : Si les Prussiens en venant à Paris nous débarrassent des Bonapartes, qu’ils soient les bienvenus ! Est-ce que la province va dire à son tour : Que le roi Guillaume soit le bienvenu, s’il nous débarrasse de la république ! Le grand malheur de la France c’est que ses enfants sont plutôt des partisans que des patriotes. On dit que le dernier rapport de Crémieux ne semble pas annoncer un grand enthousiasme pour le gouvernement actuel dans les départements. Rien des fortifications, si ce n’est une reconnaissance heureuse du côté de Montretout. On parle de 300 ennemis tués ou blessés.

Lundi soir, 3 octobre. — Toujours un temps splendide. Coups de fusil à Noisy-le-Sec, escarmouches à