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journal du siège de paris.

qu’il a pu traverser les lignes prussiennes et françaises ? était-il chargé d’une mission diplomatique auprès du général Trochu, avec qui il a eu un long entretien ? Chi lo sa ? Le gouvernement vient de fixer le traitement de chacun de ses membres. Mille francs par mois, voilà tout ce que se permettent de prendre les maîtres de la France. Ce désintéressement les honore. Peut-être y a-t-il le tour du bâton. Si nous sommes emprisonnés, au moins l’état sanitaire est excellent. À Versailles, les Prussiens, bien que libres, ne s’amusent guère. La petite vérole règne dans leur camp, qui compte déjà plus de 6,000 soldats en proie à cette dangereuse maladie. — Encore un cancan qui n’a rien de rassurant. On dit que le général Polhès aurait été battu près d’Étampes après avoir perdu 7,000 hommes. Cette défaite expliquerait la prise d’Orléans et de Bourges. D’autres prétendent que cette défaite n’est qu’un conte bleu d’origine prussienne, puisque l’armée de la Loire ne sera prête qu’à la fin du mois.

Mardi soir, 4 octobre.- Un soleil ardent comme en pleine canicule, et pas le moindre nuage à l’horizon. Grand mouvement de troupes dans le camp ennemi. Les soldats prussiens établis à la Malmaison sont remplacés par les Wurtembergeois. Reconnaissance brillante exécutée par les spahis dans les environs de Nogent. Une torpille a fait explosion, par accident, près de la porte de Sablonville. Huit personnes blessées. Le fort du Mont-Valérien a balayé un détachement ennemi qui voulait établir une batterie près