Page:Crémieux et Halévy, Le Pont des soupirs - 1868.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

temps. — Tenez, lisez ! — « La fuite de Cornarino, ruse de guerre. — Admirable manœuvre qui a trompé les Matalosses. — Fausse retraite. — Victoire complète ! » — Et il ne le disait pas ! quelle modestie !

Tous.

C’est admirable !

REPRISE DE LA MUSIQUE CHANTÉE.
Le chef des Dix.

Il est vainqueur ! courons là-bas,
Courons empêcher qu’on le pende

Tous les conseillers, sauf Malatromba.

Il est vainqueur ! courons là-bas,
Courons empêcher qu’on le pende !

Tous se précipitent vers la porte de gauche devant laquelle ils trouvent Malatromba qui les arrête et les ramène en scène.

[1] Malatromba.

Tout beau ! vous ne sortirez pas.
Je suis doge, moi ! Je commande !
Et je ne veux pas qu’on dépende
    Un si joli, joli pendu !
    Voyez donc le joli pendu !
        Il gigote,
        Il ballotte !
        Ça dénote
Un caractère irrésolu.
Ah ! le joli pendu !

Les conseillers.

Oui, c’est un très-joli pendu,
Mais quoi qu’il soit joli pendu,
    Il faut dépendre ce pendu !
    Allons dépendre ce pendu !

Tous les conseillers se précipitent de nouveau vers la gauche, qu’ils franchissent malgré les efforts de Malatromba pour les retenir. — Le rideau tombe sur ce tableau.

  1. Malatromba, Chef des Dix, Magnifico, Paillumido, Gibetto.