Page:Crémieux et Halévy - La Chanson de Fortunio, 1868.djvu/11

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FORTUNIO.

Je ne regarderai pas à la dépense pour vous, mon cher ange.

LAURETTE.

Et puis, ne craignez-vous pas que cela soit bien laid… un grand mur… nu.

FORTUNIO.

J’ornerai le haut de tessons de bouteilles… vous savez, de tessons qui miroitent au soleil, et de petites broussailles de fer disposées comme cela… C’est très-joli…

LAURETTE, avec colère.

Monsieur ! … monsieur !…

I
––––––Mais, en vérité, l’on dirait
––––––Qu’avec cette sotte querelle
––––––Vous voulez me mettre au regret
––––––De vous avoir été fidèle.
––––––Il ne faut pas m’exaspérer,
––––––Je vous le dis avec franchise ;
––––––Car si j’ai fait une sottise,
––––––Je puis toujours la réparer !
––––––––––Mon cher époux,
––––––Prenez garde à vous
II
––––––Vraiment, vous êtes bien heureux
––––––Que ma mère, la digne femme,
––––––De ses principes vertueux
––––––Ait de bonne heure orné mon âme !
––––––Méfiez-vous de moi, pourtant ;
––––––Ce qu’à force de patience
––––––On nous apprend dans notre enfance,
––––––En un seul jour se désapprend
––––––––––Mon cher époux,
––––––Prenez garde à vous !