Page:Crémieux et Halévy - La Chanson de Fortunio, 1868.djvu/26

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FRIQUET.

Tu as un secret, Valentin, tu as un secret pour moi. Tu n’as pas confiance en ton Friquet. C’est probablement parce que je suis petit ; mais tu as tort, tu devrais tout me dire. Je suis ton meilleur ami, et je te donnerais peut-être un bon conseil.

VALENTIN.

Je n’ai pas de secret.

FRIQUET.

Tu en as un qui t’étouffe et que j’ai deviné.

VALENTIN.

Cela n’est pas vrai ; tais-toi. (Voyant entrer Laurette.) Ah ! mon Dieu !…

FRIQUET.

Eh bien ! qu’est-ce qu’il a, donc ? il se trouve mal !


Scène VII

Les Mêmes, LAURETTE.
LAURETTE, à elle-même.

Ah ! le méchant homme ! Ma cousine Madeleine a raison !… je suis bien sotte !… mais qu’il prenne garde ! — Ah ! bonjour, Friquet, savez-vous si maître Fortunio est rentré ?

FRIQUET.

Non, madame, pas encore.

LAURETTE.

Bonjour, monsieur Valentin ! Comme vous êtes pâle ! seriez-vous malade ?

VALENTIN, tout tremblant.

Non, madame. (Laurette en ôtant sa mante laisse tomber le mouchoir qu’elle tient à la main. Valentin, le ramassant et le lui rendant après ravoir embrassé à la dérobée :) Madame…