Page:Crémieux et Halévy - La Chanson de Fortunio, 1868.djvu/33

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TOUS.
––––––Courons réciter la chanson
––––––––––Du bon patron !
FRIQUET.
––Moi, c’est près de Babet, mes amis, que je vais
––Tenter ma douce épreuve et mes premiers essais !
TOUS.
––––––Toutes les femmes sont à nous,
––––––Nous les verrons à nos genoux,
––––––––––Nous câlinant,
––––––––––Nous dorlotant,
––––––––––Nous adorant,
––––––––––Nous demandant,
––––––––––Nous conjurant,
––––––––––Nous suppliant
––––––De les aimer fidèlement !

(Fortunio arrive à la fin de l’ensemble. — Les clercs s’enfuient. Fortunio va droit à Valentin.)


Scène X

VALENTIN, FORTUNIO.
PORTUNIO.

Ah ! mes petits drôles !… C’est ainsi qu’on travaille ! (A Friquet, qui n’est pas encore sorti.) Croyez-vous que je vous paye pour rester au jardin ? (Friquet se sauve en marmottant des excuses. — A Valentin.) Restez… monsieur Valentin !… (A part.) On ne m’ôtera pas de la tête qu’il est l’auteur des bouquets et le dessinateur des pas nocturnes. (Haut.) Restez ici, et approchez.

VALENTIN.

Me voici, monsieur.

FORTUNIO.

Regardez-moi bien en face.

VALENTIN.

Moi, monsieur ?