Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/166

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la seconde édition des Fleurs du mal avait enfin paru. Parmi les trente-cinq poëmes nouveaux, quelquesuns, Y Albatros, Y Horloge, les Petites Vieilles, le

cinthc Langlois (lettre à F. Nadar du 16 mai 1859), fut remplacé par un portrait de l’auteur.

Cependant on savait — le La Fizelière et Decaux le mentionnent (p. 367) — qu’il existait en petit nombre ((quelques épreuves d’essai de cette tentative abandonnée». Plusieurs ont passé en vente à la mort de M. Champfleury, réunies dans une plaquette unique à trente-trois ornements typographiques dessinés par Bracquemond et gravés par Sotain, qui devaient servir à l’illustration d’une luxueuse édition des Fleurs du mal, projetée par Malassis vers 1862.

Le Livre moderne (t. III, p. 85 et 129) a consacré un très curieux article à cette plaquette, aujourd’hui la propriété de M. Avery (de New— York). Nous en extrayons un passage :

« Les bandes portaient les initiales de Baudelaire, C. B., et des devises chères au poète comme : Eritis sicut Dei ou bien : Quia deceptœ errore viarum, mises en exergue autour d’un groupe d’Adam et Eve chassés du Paradis. Un fleuron, formé d’une tète de mort flanquée d’ailes de chauves —souris et de serpents, porte : Vivitur ingenio f cœtera mortis erunt. Autre part, un soleil flamboie au milieu de ces mots : Ad solem dolorosa ; enfin sur un cartouche décoratif montrant un échafaudage, on lit : Erecta modo erepta ». Une note de Ghampfleury commente : « En m’amusant à coller ces images, qui montrent comme une colla boration de Baudelaire et de Malassis, je suis frappé par les détails bibliques, mystiques et romantiques, les anges, les sabliers et les têtes de mort, les attributs maçonniques, les symboles autoritaires, les grandes épées de justicier et les plus grandes plumes encore du poète ; beaucoup de serpents, attributs de la science, beaucoup de