Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/219

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Le pauvre aphasique ne pouvait plus exprimer sa pensée que par des gestes.

M. Ancelle écrivit à Mme  Aupick pour la préparer à


ans, son frère, Claude Baudelaire, que M. Prarond, qui l’avait rencontré, décrit ainsi dans ses notes : « Notre Baudelaire, outré physiquement, plus grand, plus fort, brusque, à mouvements impétueux, à saccades, un Baudelaire avec une gesticulation galvanique. La nervosité de Charles se dissimulait, au contraire, sous des dehors très mesurés, très calmes. Une grande ressemblance d’ailleurs», — et dont M. G. de Nouvion nous dit que, magistrat à Fontainebleau, il fut admis à la retraite : pour cause d’infirmités paraissant dériver notamment de l’exercice de ses fonctions. » Mme  Aupick, elle encore, devait mourir paralysée. Enfin, si l’on admet l’influence de l’hérédité dans ces maladies si mystérieuses, il faut tenir grand compte de ces lignes, déjà citées plus haut, du journal intime, Fusées : « Mes ancêtres, idiots ou maniaques…, tous victimes de terribles passions. »

On a beaucoup écrit sur la maladie de Baudelaire et ses causes. V. notamment la Chronique médicale, 1901, 1902, 1903, passim.

Le Charles Baudelaire, lettres, d’autre part, publie des billets (8 mai 1869, 16 février 1860), connus jusqu’à ce jour des baudelairiens seulement, et qui semblent nous fournir du mal auquel il succomba une explication nouvelle, celle-là même dont un premier indice nous avait été donné par cette note de M. Buisson : «… Chaste, il l’eût été sans le voyage d’outre-mer, la femme juive, la femme javanaise et le dérèglement d’une vie jetée hors de ses voies par un accident capital et douloureux… » Il faut reconnaître que cette explication-là vaut autant et plus qu’une autre et que, si on l’admet, bien des voiles se trouvent soulevés, qui enveloppaient les étranges fantaisies du poète et l’outrance de son pessimisme. Un exemple