Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/233

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poète des Stalactites, contiennent un véritable développement de critique littéraire sur ce thème : Baudelaire a été un novateur, au même titre que Balzac ou Eugène Delacroix, puisqu’au rebours de Victor Hugo, qui a toujours transfiguré l’homme et la nature, à l’image d’un certain idéal voulu, « il a accepté tout l’homme moderne, avec ses défaillances, avec sa grâce maladive, avec ses aspirations impuissantes… »

Asselinea», lui, s’attacha uniquement à venger l’homme privé en son ami, des insultes et des calomnies, à détruire la « légende » qui s’était formée sur lui, de son vivant. Il répéta, sous des formes variées, l’affirmation contenue dans cette phrase qui résume son discours : « Oui, ce grand esprit fut, en même temps, un bon esprit ; ce grand cœur fut aussi un bon cœur. »

Le langage de la presse fut moins favorable au poète, sauf l’article qu’Auguste Vitu publia, le lendemain des funérailles, dans le journal Y Étendard. C’est à peu près le seul qu’Asselineau excepte de ses critiques ou de sa réprobation (i).

A\ec sa sagacité habituelle et son souple talent d’écrivain, l’éminent critique y apprécia, d’une façon

( \) Voir le texte de ces deux discours, dans le recueil : Souvenirs, — Correspondances, etc., p. I2p,-i44— — Pour être complètement informé de tout ce qui concerne les funérailles de Baudelaire, il faut aussi lire la lettre d’Asse eau à Poulet-Malassis, que nous donnons dans l’Apendice. M. Maurice Ïourxeux à qui nous avons tant d’autres obligations, a bien voulu nous permettre de reproduire cet important document qui est inséparable d’une biographie de Baudelaire.