Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/301

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dicule ou de perdre ma sérénité en y pensant. La Revue libérale, qui s’imprime à Bruxelles, doit publier mardi un article de Duranty, qui, je l’espère, sera au moins révérencieux. Il y a dans le dernier numéro du Paris-Magazine quelques mots d’Ulbach, sans justesse, mais décents. Enfin le Monde illustré d’aujourd’hui a donné le portrait avec la notice de Yapereau. J’attends lundi pour savoir si Gautier, Janin, Saint^ ictor, etc. feront leur devoir.

» Baudelaire aura eu pour ses funérailles le même guignon qu’Alfred de Musset et Henri Heine. Nous avons eu contre nous la saison d’abord, qui absentait beaucoup de personnes de Paris, et le jour qui nous a obligés à distribuer les billets dans la journée du dimanche, de sorte que nombre de gens ne les ont eus que le lendemain, en revenant de la campagne. Il y avait environ cent personnes à l’église et moins au cimetière. La chaleur a empêché beaucoup de gens de suivre jusqu’au bout. Un coup de tonnerre, qui a éclaté comme on entrait au cimetière, a failli faire sauver le reste. La Société des gens de lettres a fait défaut, quoique j’eusse écrit, dès le samedi, à Paul Féval, président, pour lui dire que je comptais sur lui et sur son comité (1). Personne non plus du ministère, ni Doucet. ni Dumesnil. Les discours ont été lus devant

(r) Champfleury écrit vers la même époque à Poulet-Malassis :

« Heureusement Baudelaire ne fait plus partie de la Société. Le Féval en question eût été consulter Vapereau pour prononcer un discours sur la tombe d’un poète dont il n’a jamais lu une ligne. » (Lettre inédite).