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longtemps déjà, mais ma femme l’avait prêtée et la personne qui l’avait ne pouvait remettre la main dessus, enfin la voilà. »

Château de Parrc, jeudi 14 septembre.

« Mon cher Baudelaire, j’arrive hier seulement de Madrid, et ma femme vient de me donner votre lettre.

» Quel ennui vraiment que vos affaires ne se terminent pas, je vous vois retenu indéfiniment là-bas et j’ai bien peur que l’affaire Garnier-Lemer ne rate encore. Elle traîne bien en longueur ; je ne pense pas être à Paris avant la fin de septembre, j’ai besoin de me reposer ici de mon voyage qui a été très rapide et fatigant. Je ne peux malheureusement pas me rendre possesseur de votre portrait par Courbet et je le regrette fort, mais il me semble que Lejosne est en position et serait en goût de le faire ; je lui en parlerais certainement si j’étais à Paris et je vous conseillerais de lui en écrire (i).

» Enfin, mon cher, je connais Vélasquez et vous déclare que c’est le plus grand peintre qu’il y ait jamais eu ; j’ai vu à Madrid trente à quarante toiles de lui, portraits ou tableaux, qui sont tous des chefsdVpuvre. Il vaut plus que sa réputation, et à lui seul vaut la fatigue et les déboires impossibles à éviter dans un voyage en Espagne. J’ai vu de Goya des

(i) Y. une note de Y Elude biographique, p. i3i-i32.