Page:Créquy - Souvenirs, tome 10.djvu/160

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Illustrations successives : — Les Sires de Mailly jouissaient d’une puissance féodale et d’une sorte d’indépendance qui résultait peut-être de leur origine souveraine et qui confère une illustration particulière à leurs descendans. Leur chef salique était intitulé par la grâce de Dieu : on a déjà dit que leurs ancêtres avaient guerroyé contre deux Rois de France ; et l’on voit dans tous les documens des Croisades aux temps de Philippe-Auguste et de Saint-Louis que les Sires de Mailly s’y faisoient toujours suivre et servir par un si grand nombre de Chavaliers, leur vassaulx, Écuyers et autres subjects de les estat, sous troix bannières, qu’on auroit dict l’ost d’un Comte de Flandres ou de Champaigne, et tellement qu’ils touschoient du Roy la mesme pension que les deux Connestables de France et de Hyérusalem. Nos Rois leur ont toujours donné le titre de Cousin. François Ier déclara par lettres-patentes, en 1533, que René de Mailly, chef de cette maison, était le proche parent du feu Roi Louis XII. Et l’on voit qu’un oncle paternel du même René, c’est-à-dire Nicolas de Mailly, Comte d’Agimont et Grand-Maître de l’artillerie de France qu’il commandait à la bataille de Cérisolles en 1544, avait été le filleul du même Louis XII et son premier Chambellan. Cette illustre et puissante race a produit un Régent du royaume, et c’est la seule famille qui puisse arborrer la même couronne que nos princes du sang-royal. Vous n’ignorez pas que Jean de Mailly fut surnommé l’Estandart en signifiance de la haulteur et l’esclat de