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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

close et brisé de fatigue, à la poursuite de quelque bête fauve apparemment ? Le vieux magistrat se trouvait environné de tous ses enfans et domestiques, auxquels il récitait les prières du soir, « et neul ne s’en esmeut non seullement pour retourner la teste devers sa Majesté Royalle jusqu’aprets le dernier ainsy-soit-il des complies, » dit le Mémorial du palais. « Et par ma foy, mon Conseiller, dict le Roy François, vous avez bon droict et juste à ce nom d’Angeorant que vous portez. À tous seigneurs touts honneurs ! et leur concéda ces deux anges vestus de thuniques au blazon royal de France qui sont tenants de leurs vieilles armes, à trois lys nateurels en champ d’azur. »

Il n’existe pas beaucoup de maisons militaires qui puissent se vanter d’avoir porté leur nom pendant si long-temps, avec une dignité si modeste et si bien soutenue. La famille Anjorrant est une de ces trois anciennes races parlementaires pour qui la haute noblesse du Royaume a toujours professé la plus juste vénération, mais les deux autres sont éteintes. Les familles de Mesmes et de Harlay sont à peu près aussi considérables que les plus anciennes ; mais tout le reste de la magistrature de Paris est sorti de l’avocasserie en passant par le châtelet ou par la chambre des comptes. Je n’en excepte assurément pas MM. de Nicolay, qui sont des plus illustres, et dont le véritable nom de famille est tout simplement Nicolas.

Pour en revenir au titre de Cousin donné par le Roi, je me contenterai de vous citer La Roque, en son chapitre 99 du Traité de la Noblesse, où vous ver-