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SOUVENIRS

me soit présenté sous le titre de Vicomte. Chérin l’inscrivit pour un certificat par ordre, et M. le Vicomte de Létorières eut les honneurs de la cour.

Il eut quelque temps après des contestations judiciaires au Parlement de Bordeaux contre MM. de Pons : c’était pour un droit de leur principauté de Mortagne-sur-Gironde, et sa cause n’était pas soutenable ; mais le Duc d’Orléans trouva moyen de faire évoquer l’affaire au Conseil des parties casuelles, et les Sires de Pons en ont perdu leur procès.

Toutes lois qu’il avait des appels au tribunal du point d’honneur, on était bien assuré d’avoir à lui faire des excuses et des réparations exorbitantes, ce qu’on attribuait principalement à la bonne grâce avec laquelle il avait sollicité Nosseigneurs les Maréchaux. Il a gagné tout autant de procès qu’il en avait entrepris contre les Ducs de Brunswick-Oëls et les Princes de Brandebourg-Bureuth au sujet des reprises de sa grand’tante et leur grand’mère d’Olbreuse ; car il était proche parent de ces petits princes, M. de Létorières, et c’est une distinction qu’il avait en indivis avec presque tous les gentilshommes de la Xaintonge et du pays d’Aunis. Cette Mlle d’Olbreuse était allée s’échouer sur la galère à Calvin, dans le pays d’Hanover, après la révocation de l’édit de Nantes ; c’était une calviniste admirable, et je ne sais quel agnat de ce duché hanovrien ne sut trouver nulle autre chose à faire de mieux, pour l’indemniser, que de l’épouser[1]. Son neveu Lé-

  1. Éléonore d’Esmiers, fille d’Alexandre-Joseph d’Esmiers,