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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

et que toutes les personnes de la famille devaient y faire leur partie. Jugez l’agréable surprise !… On se forme en cercle, et c’était un maniaque appelé M. Dupont qui devait diriger toutes ces belles voix. — Monseigneur, Mesdames et Messieurs ; commença par dire M. Dupont, en faisant une inclination profonde à M. le prince de Conty, vous allez entendre imitée du chant naturel au Rossignol ; j’ose me flatter d’avoir eu le bonheur de l’écrire et de l’accentuer sous la dictée de la nature ; et puis voilà tous ces aimables enfans de la maison qui se mettent à chanter en fausset :

Ti-ô-ou, ti-ô-ou,
Spéitiou zicou-à,
Cou-orror-pipi ;
Ti-ô, ti-ô, ti-ô, ti-ô-tixe !
Cou-cio, cou-cio, cou-cio !
Z’cou-ô, z’cou-ô, z’cou-ô ;
T’zi, t’si, t’si…
Curror-tiou ! z’quouâ-pipi ; coui !

C’est ainsi qu’on nous la donna bien imprimée sur papier couleur de rose, la cantate ornithologique et philomélique de M. Dupont de Nemours ; figurez-vous, si vous pouvez, les fous-rires, en entendant chanter sept à huit romances telles que celles-ci par une pareille couvée de rossignols ?

Parmi les choses les plus ridicules de la même époque, il ne faut pas que j’oublie de vous rapporter une autre chanson que Mlle Necker avait composée pour la convalescence de sa mère, et qu’on