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CHAPITRE VII.


Assassinat du gouverneur de la Bastille et de son état major au mépris d’une capitulation. — L’Ambassadeur et les députés du genre humain. — Prétentions généalogiques d’Anacharsis Clootz. — Son discours à l’Assemblée nationale et réponse du président. — Ridicule improvisation du jeune Lameth. — Le Marquis de Bruc et ses paysans. — Dénonciation de sept familles aristocrates qui se réduisent à Mme de Sesmaisons. — Morsure d’un patriote par un poisson féodal. — Arrestation d’une reine émigrante. — Pillages, incendies et démolitions des châteaux. — Anecdotes révolutionnaires. — Opinion de l’auteur et du Duc de Penthièvre au sujet de l’émigration. — Sarcasmes politiques, etc.

Relativement à la prise de la Bastille, qui renfermait sept prisonniers, et dont la formidable garnison se composait de soixante-deux invalides, de huit canonniers et de trois Suisses[1], je vous dirai que les assaillans patriotes et prétendus vainqueurs

  1. Ces sept prisonniers étaient les nommés Béchade, Lacaurège, Pazade et Laroche, tous les quatre Agénois et falsificateurs de lettres de change, supposées souscrites par les sieurs Tourtond et Ravelle, banquiers de Paris. C’était le Vicomte de Solages, jeune Albigeois, qui s’y trouvait détenu en correction de très graves désordres, et d’après la demande et les sollicitations de son père, de sa mère, et de son grand-père, M. de Jonsac. C’était encore un appelé Tavernier qui n’avait par la tête bien saine, ainsi qu’on peut en juger par son mémoire à l’Assemblée nationale, où il réclamait la propriété de l’église de St.-Roch. Enfin, c’était un Irlandais, nommé Withe et réputé faux-monnayeur.