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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

l’on chomerait encore la fête des rois, et que l’on vendait des gâteaux à la fève, des commissaires se sont assurés du fait (il montre des gâteaux ; on applaudit). Considérant que les pâtissiers qui font des gâteaux à la fève, ne sauraient avoir que des intentions liberticides ; considérant que même plusieurs particuliers en ont commandé, sans doute dans l’intention de conserver l’usage superstitieux de la fête des ci-devant rois, le comité a arrêté que le conseil général sera invité à envoyer à l’instant même une circulaire à tous les comités révolutionnaires, pour les engager à employer toute leur surveillance pendant cette nuit et les suivantes pour découvrir et surprendre les pâtissiers délinquans et les orgies dans lesquelles on oserait fêter les ombres des tyrans. »


L’assemblée arrête que les membres du conseil se transporteront immédiatement dans les comités de leur section, afin de les inviter à faire les visites convenues chez les pâtissiers, ainsi qu’à saisir et confisquer tous les gâteaux des rois qu’ils pourront trouver.

Délibéré en conseil de la commune de Paris, le 4 nivôse an IIIme de la liberté.

Signés Chambon, Maire.
Anaxagoras Chaumet, Peur de la Comm.
Hebert, Substitut du Peur de la Cne.
Claude Lebois, d°.
Jacques Roux, officier municipal.
Pour copie conforme

C. Colombeau, greffier.