CHAPITRE XIV.
En rétrogradant d’un tiers de siècle, je vous dirai que le Commandeur ou Bailly de Froulay, mon oncle, avait eu jadis un cuisinier très distingué, lequel était devenu fort à son aise, attendu qu’il était voleur. Ce n’est pas ceci qui lui avait mérité beaucoup de distinction, mais c’est qu’il avait inventé des gourmandises admirables, et notamment les pattes d’oie bottées, à l’intendante, (sautées à la graisse de cailles, et bien frites après avoir été panées). Mon oncle conseillait toujours d’y faire ajouter le jus d’une orange amère ; mais son chef de cuisine s’en indignait et s’en désespérait, parce qu’il en résulte, disait-il, un inconvénient inévitable, en ce que le contact d’un acide a pour effet naturel d’amollir ces sortes de préparations gastronomiques, et parce que l’apparence de la friture en souffre toujours. Vous pourrez choisir entre la