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SOUVENIRS

Sans cœur et sans talent beaucoup de suffisance
À la Banque, à la Bourse escroquant dix pour un ;
Dans ses propos rompus outrageant la décence,
Tel était autrefois le pontife d’Autun.
Plus heureux aujourd’hui, sa honte est moins obscure ;
Froidement, du mépris il affronte les traits ;
Il enseigne le vol et prêche le parjure,
Et semant la discorde il annonce la paix.
Sans cesse on nous redit qu’il ne peut rien produire,
Et que de ses discours il n’est que le lecteur,
Mais ce qu’un autre écrit, c’est d’Autun qui l’inspire, etc.

Je ne saurais m’empêcher d’adjoindre encore à ces trois ou quatre mémorations satiriques, une épigramme de Rivarol à l’occasion d’une ordonnance de M. Bailly pour interdire les masques et relativement à ce que Mme de Staël avait osé s’apposter et se tenir debout pendant la messe à la chapelle des Tuileries, précisément en face de la Reine (laquelle avait eu comme on sait, l’extrême bonté de négocier le mariage de Mlle Necker avec un Ambassadeur). Ceci fut trouvé d’une insolence intolérable, à raison des hostilités perfides et des cruautés dont la malheureuse Princesse était devenue l’objet de la part de cette protestante qui ne s’agenouilla seulement pas au moment de l’élévation.

Malgré l’avis salutaire
Émané du tribunal
De Monseigneur notre maire,
Que nul en ce carnaval,