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SOUVENIRS

fouilles, on avait fini par s’en révolter et les rudoyer si bel et bien qu’ils n’osaient plus s’y remontrer. On continuait à leur en donner l’ordre au comité des Feuillans, mais ils ne disaient pas ce qu’ils en comptaient faire, et leurs visites domiciliaires ne se passaient plus autrement qu’en procès-verbal. J’était bien aimée dans notre quartier, mon Enfant, et si j’ai fait pendant ma vie quelques bonnes œuvres, j’en ai recueilli pendant la révolution des fruits bien salutaires et bien attendrissans pour mon cœur. Il n’est rien de si doux que de se voir aimé par un grand nombre de gens qui n’en peuvent rien attendre, hormis la satisfaction de nous avoir témoigné leur attachement. Voyez plutôt les Normands de M. de Penthièvre, et si vous pensez à mes vassaux de Gastines, ayez la justice et la charité d’observer que je ne vivais pas auprès d’eux.

C’était Dupont, assisté de Mlle Favereau[1] qui avait fait exécuter toutes ces dispositions dont je vous parle, et c’était mon fils qui les avait conçues avec autant d’imagination que de jugement. C’était aussi (mais voilà que j’afflue dans les c’était et que je m’y noie, allons au fait sans nous embarrasser des mots), c’était donc précisément dans ma maison de la Croix-Rouge que l’Abbé de Dampierre avait établi sa chapelle, et c’était là que se trouvait l’officialité du diocèse de Paris dont il était Vicaire-

  1. Première femme de la Duchesse de Fleury et sœur de l’Abbé Favereau, missionnaire à la Chine. Elle est morte en 1826, supérieure du grand couvent des Carmélites à Paris.
    (Note de l’Éditeur.)