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CHAPITRE VII.


L’Abbé Bourlier, Évêque d’Évreux. — Négociations officieuses de M. de Talleyrand. — Visite de l’auteur au premier consul. – Motif de cette démarche et son résultat. — L’auteur va visiter une de ses terres. — Aspect d’une province de l’Ouest. — Prévisions de l’auteur sur l’avenir de Buonaparte. – Fin de l’ouvrage.



Si vous ne m’aviez pas, ce qu’on appelle tourmentée relativement à ma visite aux Tuileries, je n’en aurais certainement rien écrit. Je conviens qu’il n’en serait resté aucune trace, mais je ne vois plus personne autour de moi qui pût avoir il le regretter… Enfin, je vous l’ai promis : j’ai toujours tenu ma parole, et comme je n’ai pas de temps à perdre pour m’acquitter de celle-ci, j’entre en matière.

L’Abbé Bourlier[1] vint me dire un jour à propos de rien, que M. de Talleyrand conseillait à tout le monde de se rapprocher du gouvernement répu-

  1. Jean-Baptiste Bourlier, depuis Évêque d’Évreux. On a dit qu’il avait été précepteur de M. de Talleyrand, qui l’aurait fait appeler à l’épiscopat pour imiter cette coutume des Lords anglais à l’égard de leurs anciens précepteurs. Je puis vous dire, en faveur de l’Évêque d’Évreux, que M. de Talleyrand n’a jamais eu d’autres précepteur que les régens du collège et du séminaire où il a été élevé gratuitement. Son père, son oncle et