Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/237

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mées de la république, et vous obligerez, infiniment votre affectionné concitoyen,

« L’infortuné Crequi-Montmorency, vétéran »

Deuxième lettre, dans le même paquet, pour le général en chef.

Mon digne général,

« J’ai deux fils qui ont l’honneur de servir sous vos ordres, je vous prie de vouloir bien leur faire tenir l’incluse, et d’avoir pour eux tous les égards que leurs vertus et mes malheurs non mérites pourront vous inspirer ; vous obligerez infiniment votre très affectionné concitoyen.


« L’infortuné Crequi-Montmorency, vétéran »

Troisième lettre, insérée dans le même paquet ci-dessus pour faire tenir en propres mains des citoyens Guillaume et Frédéric Créquy-Montmorency, frères, canonniers dans la septième compagnie du Bataillon de Paris, dit du Théâtre-Français, armé des Ardennes, présentement au Quesnoy, ou partout ailleurs où ils pourront se trouver dans les armées de la république.
De prisons de Sainte-Pélagie, le 7 septembre 1793,
l’an deuxième de la république, une et indivisible.

Mes chers fils,

« J’ignore encore si vous avez reçu la lettre et les trente livres en assignats que je vous ai envoyées le 11 août dernier, puisque je n’ai reçu aucune de vos nouvelles depuis, et que j’ignore si vous éxistez, ou si le ciel en son courroux, et voulant mettre le comble à tous mes chagrins, vous auroit retirés de ce monde au moment où vous commencez seulement d’y entrer et de me donner les plus douces espérances et consolations dans ma