Page:Créquy - Souvenirs, tome 9.djvu/39

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mée républicaine à désirer l’exécution des clauses, pour ainsi dire, sans se douter qu’elles eussent lieu. Mais Dieu qui dirige toutes nos démarches, Dieu qui lit dans l’âme des méchans, ne permis pas que nous ajoutassions une foi aveugle à leurs promesses ; il répandit dans notre conseil le courage de la prudence, après nous avoir si souvent accordé celui de la force ; nous stipulâmes que nous resterions armés sur notre territoire, et que nous conserverions tous les signes de ralliement sous lesquels nous avions combattu jusqu’à ce jour. Les soi-disant représentans du peuple nous laissèrent les maîtres d’agir, avec les Vendéens et les Chouans, de la manière que nous croirions la plus convenable à l’intérêt général. Quelle était notre joie, à cette époque, de penser que le repos pouvait enfin être rendu à notre patrie que nos victoires pouvaient opérer sa délivrance, et que notre sang répandu était consacré à rétablir le culte de notre Dieu et le trône de notre Roi !

« Nous nous confirmâmes encore davantage dans cette espérance si douce, par l’assurance formelle qui fut donnée le 28 avril par les soi-disant représentans du peuple ; ils observèrent a M. de Guerville, que nous envoyâmes auprès d’eux a l’effet de leur représenter combien il était nécessaire, pour l’observation du traité, que l’armée catholique et royale de la Bretagne fit exécuter les jugemens du conseil militaire ; ils lui observèrent que les démarches publiques auxquelles ils se détermineraient ne devaient nous inspirer aucunes craintes, puisqu’eles n’avaient pour ob-