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vaux… de canotage, de modes, et de tout ce qu’on fait en général.

— Mais, objecta George, je connais bien peu de monde, je ne suis pas monté à cheval depuis mon enfance, je n’ai jamais mis le pied sur un yacht, et ne suis guère au courant des modes.

— Vraiment ? alors, vous feriez peut-être mieux de parler très peu jusqu’à ce que vous soyez en état de parler de tout cela.

— Peut-être bien. Peut-être ferais-je mieux encore de ne pas aller du tout dans le monde.

— Oh ! voilà qui est ridicule ! s’écria Mme Trimm qui ne se souciait pas de décourager son élève. Voyons, George, soyez bon garçon, et ne vous mettez pas d’idées aussi absurdes dans la tête. Vous allez commencer aujourd’hui même.

— Moi ? demanda le jeune homme d’un ton qui ne promettait pas grand’chose.

— Mais bien sûr. Et ce sera facile, car les jeunes Fearing sont instruites….

— Cela veut-il dire que je puis causer avec elles d’autres choses que de chevaux, de modes, et de canotage ?

— Vous prenez tout à la lettre, George. Ce n’est pas précisément ce que j’ai voulu dire. Oui, je sais bien… Vous allez me demander si je pense jamais à autre chose. Eh bien, oui, quelquefois… Là, maintenant soyez gentil et comportez-vous comme un être civilisé. Nous y voilà. »

Ils étaient arrivés à une grande maison ancienne, dans Washington Square, qui souvent avait attiré l’attention de George. Mais il avait toujours ignoré par qui elle était habitée. Il aimait ce tranquille quartier, si proche de la partie la plus bruyante de la ville et pourtant si complètement isolé. Souvent il était venu s’asseoir tout