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maine, il se tirerait très bien d’affaire, mais il savait combien la chose était difficile à obtenir.

George Wood compta trente pages du volume qu’il tenait à la main, puis il alla à la fin et coupa en revenant en arrière, il retourna ensuite à l’endroit où il était arrivé la première fois, et coupa au milieu du volume. C’était son système invariable et il s’en trouvait bien.

« Ce n’est pas bien fait, se dit-il à lui-même, mais c’est fait tout de même. En tout cas, c’est suffisant pour cinquante cents. »


IV


Bien des jours se passèrent avant que George songeât à renouveler sa visite à Washington Square et n’eût la tentation de revoir Mme  Trimm. Sans s’en rendre compte, il traitait les demoiselle Fearing comme les livres qu’il avait l’habitude d’examiner, de critiquer, et de ne plus regarder. Cependant, si la vision des deux jeunes filles qui lui avaient tenu compagnie pendant qu’il regagnait sa demeure s’était amoindrie, le souvenir ne s’était pas complètement effacé de son esprit, et lui revenait de temps en temps suffisamment agréable pour lui donner envie de les revoir. Et un jour qu’il n’avait rien à faire, il se décida à une nouvelle visite, ce qui, pour lui, était une entreprise importante.

Il se rendit à pied à Washington Square. Il n’était pas revenu dans cette partie de la ville depuis sa première visite avec sa cousine et, en approchant de sa destination, il se prit à regretter d’avoir laissé passer plus de quinze jours sans essayer de revoir ses nouvelles connaissances. Constance Fearing était seule chez elle. Il fut fâché