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Il avoue n’avoir pas tenu un compte suffisant des facteurs lamarckiens de l’évolution.

II. — Voilà où en était la question de l’origine des espèces au moment où Darwin commença ses études de naturaliste.

Il a manqué sans doute à beaucoup d’hommes de génie les occasions nécessaires au développement des possibilités qui résidaient en eux. Que serait devenu celui qui a été Napoléon Ier sans la tourmente révolutionnaire ? Qu’auraient été un Voltaire ou un J.-J. Rousseau s’ils avaient vécu, par exemple, en 1250 ? La chance préside à l’accomplissement de certaines opérations géniales. Elle ne les explique pas, mais elle en est l’occasion. Cette chance, elle s’est présentée à Darwin alors qu’il était encore très jeune.

L’Angleterre armait une expédition géographique, géologique, botanique, zoologique et anthropologique qui devait, à bord du Beagle, explorer l’Amérique du Sud et certaines parties des îles océaniennes. L’expédition devait durer quatre ans. Darwin fut choisi pour être le naturaliste de la mission. Il nous a raconté son voyage. Voyage pénible pour lui. Il avait le mal de mer et son appareil digestif souffrit tellement qu’il dut après son retour en Angleterre se fixer à la campagne. Circonstances décisives.