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riture et l’éducation des jeunes. Phénomène gros d’effets que Darwin étudie longuement dans son ouvrage sur La descendance de l’Homme.

Faisons maintenant attention à la fois à la variabilité, à l’hérédité et à la concurrence vitale. Nous voyons se dégager la formule d’une quatrième loi qui en est la conséquence inévitable. Darwin l’appelle la loi de la sélection naturelle.

Cette loi se résume ainsi : « Toute particularité avantageuse pour les individus ou pour leur espèce, étant donné le milieu dans lequel ils vivent se conserve et est transmise à la descendance. » Loi qui aux yeux de Darwin, prend une importance capitale. Car elle a pour effet ce qu’on a nommé depuis la persistance des plus aptes.

Entendons bien la signification de ces termes. Les plus aptes, ce ne sont pas nécessairement les plus vigoureux, les plus intelligents, les plus instruits, les plus moraux. C’est parfois un avantage d’être le roseau de La Fontaine plutôt que le chêne, le médiocre plutôt que le grand esprit, le personnage dénué de scrupule plutôt que l’homme d’honneur qui place au-dessus de tout la justice et la bonté. Ce que la sélection protège ce n’est pas nécessairement le meilleur au sens absolu du mot. C’est seulement ce qui,