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lectuelles, de sentiments moraux et d’œuvres artistiques supérieures. Le livre de La descendance de l’homme le montre : il y a une parenté certaine entre l’Homme actuel et les grands Singes anthropomorphes ; les primitifs humains forment le trait d’union entre l’Homo sapiens que nous connaissons et ses ancêtres simiesques. Aussi bien, trouve-t-on chez les animaux supérieurs à l’état de germe, un langage, des dispositions altruistes, une industrie, des goûts artistiques. Et Darwin s’applique à montrer comment, grâce à la société et à la sélection, soit des groupes sociaux, soit des individus à l’intérieur de ces groupes, ont put naître et se développer les traits caractéristiques du civilisé.

Il insiste, à cet égard, sur l’importance capitale de la sélection sexuelle. Elle joue un rôle considérable dans l’évolution proprement humaine. Mais on ne comprendrait pas sans elle les phénomènes comme la beauté des mâles dans certaines espèces d’oiseaux, la magnificence du chant de beaucoup d’entre eux à l’époque des amours, les parades singulières auxquelles se livrent à l’instant du rut, les paons, les dindons, les tétras quand ils font la roue, prennent des attitudes ou se livrent à de véritables danses.