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beaucoup sont ingénieuses. Les spécialistes sont disposés à croire qu’elles le sont souvent trop.

Tels sont le genre de préoccupations et la tournure d’esprit avec lesquels Darwin a travaillé toute sa vie. Ce qui l’a attiré, ce n’est pas la métaphysique de son œuvre. Ce sont des études expérimentales précises comme celles qu’il a faites de la fécondation des orchidées, des plantes hétérostylées et des conditions les meilleures pour la fécondation de leurs fleurs. Il n’en a pas moins fourni aux philosophes batailleurs une puissante machine de guerre. En ce sens les Darwiniens sont plus responsables que Darwin de ce qui est sorti de ses travaux conduits avec tant de méthode et présentés avec une si merveilleuse modestie.

iii. — Une œuvre aussi importante que celle de Darwin, et grosse de conséquences si générales et si graves, ne pouvait manquer d’attirer l’attention. Aussi a-t-on vu se former presque aussitôt deux groupes opposés. L’un composé d’enthousiastes ne s’est pas contenté de la lettre darwinienne : il l’a dépassée avec l’espoir de perfectionner la doctrine. L’autre composé de détracteurs en a battu les assises avec une sorte de colère assidue. Qu’est-il résulté des discussions qui sont nées à cette occasion ? Il ne sera