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DARWIN

si l’on suppose que les ancêtres des Eumènes actuelles vivaient, comme l’admet Romanes, dans des conditions bien différentes de celles d’aujourd’hui. Exemple d’une difficulté qui se présente, quand il s’agit des instincts des insectes en particulier, sous une multitude d’aspects.

Mais passons condamnation là-dessus. Le mécanisme même de la sélection naturelle paraît, à certains, gros d’obscurités.

Darwin a constaté que l’éleveur profitait d’une multitude de petites variations dont il remarquait la présence et dont il assurait la conservation par la sélection artificielle. Il en a conclu que l’évolution naturelle des espèces devait être la conséquence d’une accumulation de petites variations du même genre protégées par la sélection naturelle. Or il est fort douteux qu’on puisse passer de l’un à l’autre. Si une variation est très petite, l’éleveur peut toutefois l’observer et en tirer profit. Mais sera-t-elle jamais suffisante pour constituer soit pour l’individu, soit pour son espèce un avantage assez marqué pour sa conservation et sa multiplication ? Qu’un gros changement puisse avoir ce genre de conséquence, cela est concevable. Mais est-ce possible d’un petit ? Aussi bien Hugo De Vries l’a-t-il constaté dans le cas de