Page:Cresson - Darwin - sa vie, son œuvre, sa philosophie, 1956.pdf/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

1842 à se retirer à Down dans le Kent, où il resta jusqu’à sa mort. De son voyage il ramenait assez d’observations pour travailler toute une vie : déjà le compte rendu de l’expédition le fit connaître non seulement des spécialistes, mais du grand public. Il poursuit ses travaux sur la formation des récifs de corail : la seule théorie purement « déductive » qu’il ait eue, nous dit-il, et l’observation ne fit que la confirmer. Mais surtout, dès 1837, il avait commencé son premier carnet sur la « transmutation des espèces ». De son voyage il avait retenu par exemple « la façon dont les espèces des îles Galapagos diffèrent légèrement entre elles sur chaque île ». En 1846, il entreprend un énorme travail sur les Cirripèdes, qu’il poursuivra pendant huit ans : plus tard il se demandera s’il n’a pas perdu son temps. C’est que, à partir de 1854, il ne s’occupe à peu près plus que de l’évolution. Il groupe le plus de faits possibles concernant les variations, il lit Malthus, conçoit la théorie de la sélection, il reçoit un mémoire de Wallace développant d’une autre façon le même point de vue, et en 1858 publie avec celui-ci un travail qui passe inaperçu. Mais en 1859, quand paraît l’Origine des espèces, c’est un succès immédiat. Comme dit son fils, Francis Darwin, ce succès tient non pas à