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d’actes expressifs, que l’on peut concevoir l’espérance de voir plus tard tous les phénomènes de cet ordre expliqués par ces principes ou par d’autres très analogues. Tout acte, quelle que soit sa nature, qui accompagne un état déterminé de l’esprit, devient aussitôt expressif. C’est par exemple l’agitation de la queue chez le chien, le haussement des épaules chez l’homme, le hérissement des poils, la sécrétion de la sueur, les modifications de la circulation capillaire, la difficulté de la respiration, la production de sons divers par l’organe de la voix ou par d’autres mécanismes. Il n’est pas jusqu’aux insectes qui n’expriment la colère, la terreur, la jalousie et l’amour par leur bourdonnement. Chez l’homme les organes respiratoires jouent dans l’expression un rôle capital, non seulement par leur action directe, mais encore et bien plus d’une manière indirecte…

Les principaux actes de l’expression chez l’homme et les animaux sont innés ou héréditaires ; c’est-à-dire qu’ils ne sont pas un produit de l’éducation de l’individu. C’est là une vérité universellement reconnue. Le rôle de l’éducation ou de l’imitation est tellement restreint, pour beaucoup de ces actes, qu’ils sont entièrement soustraits à notre contrôle à partir des premiers jours de notre vie et pendant toute sa durée ; tels sont par exemple le relâchement des parois artérielles de la peau dans la rougeur, l’accélération des battements du cœur dans un accès de colère. On peut voir des enfants à peine âgés de 2 à 3 ans, ceux-là même qui sont aveugles de naissance, rougir de confusion ; le crâne dépourvu de cheveux d’un enfant nouveau-né devient rouge quand il se met en colère. Les petits enfants poussent