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400 CHAPITRE VIII. — HOMÈRE ET LES HOMÉRTOES

enfin Taède de VBymîie à Apollon Délien se donne aussi pour aveugle. En réalité donc, lorsque l'anti- quité prétend nous raconter l'histoire d'Homère, elle compose le roman de l'aède ionien. Mais elle le com- pose dans l'intention manifeste de concilier des tra- ditions divergentes en accordant quelque chose à chacune d'elles, et par conséquent d'après certaines données réelles que nous devons maintenant nous appliquer à dégager.

��II

��Nous avons vu que V Iliade et VOdyssée reposaient sur une légende dont l'origine éolienne ne saurait être mise en doute. VIliade en particulier unit les traditions achéennes d'Argos à celles de la Phtio- tidc thessalienne. Elle est donc comme la poésie naturelle de ces Achéens qui se sont réunis pour fonder les colonies éoliennes d'Asie Mineure*.

Si nous cherchons, parmi les légendes biogra- phiques dont il vient d'être question, ce qui est en accord avec celte donnée capitale, nous remarquons immédialomcnt que les plus autorisées rapportent la naissance ou l'origine d'Homère à deux villes éoliennes d'Asie, Kymé et Smyrne*. Toutefois ces

��1. SigiLilons simplement, à titre de curiosité, Tupinion de B. Tliierscli qui fait d'Homère un Grec d Europe, antérieur au retour des Héraclides : Jahrbùcher fur class. Philologie^ t. 1(1826), p. 435-468, et Uehcr das Zeitalter und Vaterland des Homcr, Halberstadl, 1824 et 1832.

2. Je dis les plus autorisées par la vraisemblance générale, et non par le crédit personnel de leurs auteurs. Car le plus remar- quable des critiques homériques, Arislarque, faisait d'Homère un Alhénien (2" et 5 biographie de VVestermann).

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