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196 CHAPITRE IV. -^ POÉSIE lAMBIQUE

OU moins malfaisants. Son inspiration est morose : elle manque souvent de délicatesse et de belle humeur. Le style n est pas sans élégance, mais il a quelque chose de sec et de prosaïque. Ce qu'il y a en somme de plus inté- ressant dans ce morceau, c'est l'apparition de la satire générale et philosophique.

Si Ton s'en tenait aux fragments qui nous restent de Simonîde, on pourrait croire que ce caractère était conunun à toutes ses œuvres. Mais il résulte d'un pas- sage de Lucien ' qu'il avait écrit aussi des satires per- sonnelles, comme Archiloque : l'objet principal de ces attaques, d'après ce passage, semble avoir été un certain Orodokidès, d'ailleurs tout à fait inconnu. Quel qu'ait pu être le mérite de cette partie de ses satires, il ne fai- sait là que suivre la trace d'un devancier inimitable. S'il a été quelque part original, c'est certainement dans le poème sur les femmes, qui ouvre à la poésie iambique, dès le début, une veine nouvelle et féconde.

Nous n'avons pas à revenir ici sur les poésies iambiques de Solon, qui se placent par leur date après celles de Simonide, mais dont il a été question dans un autre chapitre. Bornons-nous à rappeler, pour Fixer dans ses principaux traits l'évolution du genre iambique, que les iainbcs de Solon ne sont tout h fait analogues ni à ceux d' Archiloque ni à ceux de Simonide : ils s'éloignent des premiers par l'absence de toute satire virulente et des seconds par leur caractère personnel ; ce sont des mé- moires politiques, des conPidences d'homme d'Etat, et non des spéculations générales de poète moraliste et satiri- que.

Hipponax et Ananios ferment la série des poètes iam- biques antérieurs à la période attique.

i. PseudoL, 2.

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